PRES Normandie Université: lettre ouverte à Mme la Ministre

Vous souhaitez signer cette lettre ouverte ? Il vous suffit d’envoyer votre nom, prénom et profession à gsu.rouen@gmail.com

à Mme Valérie Pécresse

Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche

 

                                                                                                          Rouen, le 13 janvier 2010

 

 Madame la Ministre,

 Rouen et ses environs abritent le premier vivier de matière grise de Normandie.

 Plus de 35000 étudiants dans les établissements d’enseignement supérieur, 6 grands réseaux de recherche, 40 laboratoires d’excellence, 600 enseignants-chercheurs, vivent et travaillent au sein de la nouvelle Communauté d’agglomération Rouen-Elbeuf-Austreberthe (CREA) qui est, par sa taille, la première de France.

 Vous avez récemment annoncé, puis annulé, une visite au Havre sur le thème de l’enseignement supérieur et de la recherche.

 Madame la Ministre, quand viendrez-vous à Rouen ?

 Notre territoire n’est pas, en matière universitaire comme sur d’autres sujets, une banlieue interstitielle entre l’Ile de France et Le Havre ! La CREA est le cœur du Pôle de Recherche et d’Enseignement Supérieur (PRES). de la Normandie.

 Universitaires, enseignants-chercheurs, personnels administratifs et techniques, étudiants, nous attendons des engagements forts des pouvoirs publics. C’est ce que fait la Région Haute-Normandie, comme en témoigne la récente inauguration d’un nouveau bâtiment de biologie ou l’extension de la Faculté de Médecine-Pharmacie.

 Et le Gouvernement ? Madame la Ministre, nous vous demandons des actes, concrets, sur trois points précis :

 –          La CREA doit occuper une place centrale dans le PRES Normand. Le siège social du futur Etablissement Public de Coopération Scientifique, que nous appelons de nos vœux, ne saurait être localisé ailleurs qu’à Rouen. Vous y engagez-vous ?

 –          Le PRES demandera plus de mobilité des étudiants et des personnels. Cela nécessitera des infrastructures -notamment ferroviaires- modernisées et développées, non seulement vers Le Havre mais aussi vers Evreux et la Basse-Normandie. Les promesses comme le TGV Paris-Le Havre en 45mn doivent être tenues. Quels investissements précis le Gouvernement compte-t-il lancer, et à quelles échéances ?

 –          Le logement reste la principale dépense des étudiants rouennais. Les besoins, notamment en centre-ville et en logements sociaux, dépassent l’offre actuelle. La CREA mène un programme volontaire pour remédier à cela. Que comptez-vous faire pour le soutenir ?

 Dans l’attente de vos réponses, nous vous prions de croire, Madame la Ministre, à l’assurance de notre très haute considération.

Les premiers signataires:

Nicolas Mayer-Rossignol, Ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure, Agrégé de Sciences de la Vie et de la Terre

 Myriam Charbit, Maître de conférences, Université de Rouen, Faculté de Droit, Sciences économiques et gestion 

Eloi Diarra, Professeur des Universités, Faculté de Droit

Loic Lucas, Vice président etudiant de l’Université de Rouen

 Jean Maurice, Professeur de Littérature médiévale, Directeur du CEREdI (Centre d’Etude et de Recherche Editer Interpréter).

 Florence Naugrette, Professeur des Universités, Langue et littérature françaises

 Catherine Piquemal-Pastre, Maître de Conférences, Droit Public

 Claire Tourny-Chollet, Professeur des Universités, Sciences et techniques des activités physiques et sportives, ancienne doyenne STAPS.

 Claire Vollais, secrétaire au Centre de Formation Continue de l’Université de Rouen

Alain Vomhofe, Professeur des Universités, Directeur de l’IRSHS-Rouen

Le Gouvernement massacre l’Université: première réunion publique du Groupement Socialiste Universitaire de Rouen, en présence de Bertrand MONTHUBERT

 

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COMMUNIQUE DE PRESSE

Première réunion publique du Groupement Socialiste Universitaire de Rouen, en présence de Bertrand MONTHUBERT

31.3.2009

 

Le Groupement socialiste universitaire (GSU) a tenu sa première réunion publique hier soir en présence de Bertrand MONTHUBERT, Secrétaire National du PS pour l’Enseignement supérieur et la Recherche et ancien Président de Sauvons La Recherche.

 

Plus de cinquante personnes, élus, militants, sympathisants, citoyens concernés par les enjeux majeurs de l’enseignement supérieur et de la recherche, venus de Rouen mais aussi du Havre et de l’Eure, ont pu écouter et débattre avec Bertrand MONTHUBERT, Loïc LUCAS, Vice-Président étudiant de l’Université de Rouen, et Nicolas MAYER-ROSSIGNOL, responsable du GSU de Rouen.

 

« Alors même que le candidat Sarkozy déclarait faire de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche une ‘Priorité Nationale’, des centaines d’emploi sont supprimés au nom de la concurrence et du libéralisme. » a déclaré Bertrand MONTHUBERT. « C’est une guerre idéologique que la droite nous livre. Martine Aubry le rappelle dans sa lettre ouverte du 19 mars : pour les socialistes, le droit à la connaissance et l’égalité dans l’accès à l’enseignement sont des valeurs fondamentales. Nous avons engagé un travail collectif, avec nos partenaires communistes et écologistes, pour définir ensemble une politique alternative plus juste, plus solidaire, plus ambitieuse*. Nous comptons sur vous, pour y apporter votre contribution. »

 

« Pour le Président de la République, le gouvernement et les élus UMP, réformer c’est détruire. » a ajouté Nicolas MAYER-ROSSIGNOL. « Nous appelons à rejoindre le Groupement Socialiste Universitaire tous ceux qui s’opposent à cette politique et qui souhaitent travailler, ensemble, à des propositions pour une réforme juste et utile de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. »

 

*http://recherche.parti-socialiste.fr/

 

Qu’est-ce que le Groupement Socialiste Universitaire ?

 

Le Groupement Socialiste Universitaire est constitué de femmes et d’hommes issus de l’ensemble de la communauté universitaire -étudiants, personnels administratifs et techniques, enseignants, chercheurs- militants ou non, qui ont en commun la volonté de travailler à la défense et à la reconstruction d’une véritable fonction publique de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, à la hauteur de ses missions. Pour s’opposer avec fermeté aux attaques du gouvernement mais aussi construire des contre-propositions de gauche, précises et concrètes.

 

Le Groupement Socialiste Universitaire est ouvert à tous ceux qui ne se résignent pas à voir l’Université démantelée, les étudiants délaissés, les enseignants, chercheurs et personnels universitaires méprisés.

 

Pour toute info :

https://gsurouen.wordpress.com/

GSU.Rouen@gmail.com ou 06.29.34.37.30.

 

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(de gauche à droite)

Jacques TEILLET (Professeur émérite de physique, ancien Président de section du Conseil National des Universités)

Claire TOURNYCHOLLET (Professeur des Universités, Sciences et techniques des activités physiques et sportives)

Yves LEONARD, Premier Secrétaire fédéral de l’Eure du PS

Bertrand MONTHUBERT

Nicolas MAYER-ROSSIGNOL, responsable du Groupement Socialiste Universitaire de Rouen

Loïc LUCAS, Vice-Président étudiant de l’Université de Rouen

Michel CHAMPREDON, Maire d’EVREUX

Aurélien BATEUX, animateur fédéral du Mouvement des Jeunes Socialistes (MJS)

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(de gauche à droite) Loïc LUCAS, Bertrand MONTHUBERT, Nicolas MAYER-ROSSIGNOL

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Bertrand MONTHUBERT

 

« Halte au massacre gouvernemental »: Débat citoyen avec Bertrand MONTHUBERT

Malgré les efforts de communication déployés par le gouvernement, le mouvement de protestation dans les universités et dans les organismes de recherche ne faiblit pas, il se développe. Comment sortir de la crise ? Comment faire de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la recherche de vraies priorités ?

Le Groupement Socialiste Universitaire de Rouen vous invite à un grand débat citoyen avec Bertrand MONTHUBERT, secrétaire national du Parti Socialiste à l’enseignement supérieur et à la recherche, sur le thème :

« Recherche et enseignement supérieur : halte au massacre gouvernemental »

Mardi 31 Mars à partir de 20h
A la Maison de l’Université, Place Emile Blondel, à Mont Saint-Aignan.

En présence de :
Nicolas MAYER-ROSSIGNOL, responsable du Groupement Socialiste Universitaire de Rouen
Loïc LUCAS, Vice-Président étudiant de l’Université de Rouen
Christophe BOUILLON, Député de Seine-Maritime, Premier Secrétaire fédéral de Seine-Maritime du PS
Yves LEONARD, Premier Secrétaire fédéral de l’Eure du PS
Aurélien BATEUX, animateur fédéral du Mouvement des Jeunes Socialistes (MJS)

Et de nombreux responsables syndicaux, étudiants, enseignants, chercheurs, personnels BIATOSS… de l’Université de Rouen.

Pour toute info : GSU.Rouen@gmail.com ou 06.29.34.37.30.

« Recherche et enseignement supérieur : le choix de l’émancipation »: lettre ouverte de Martine AUBRY

Lettre ouverte à tous les personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche

Mercredi 18 mars 2009

Madame, Monsieur,
Quel que soit votre rôle au sein des universités, des laboratoires de Recherche et de toutes les institutions dont l’objet est de produire du savoir, de le transmettre, de le valoriser, je souhaite m’adresser à vous pour vous faire part à la fois de la grande préoccupation du Parti socialiste à l’égard de vos difficultés, de son soutien à l’égard du mouvement actuel, et de nos orientations pour construire une nouvelle politique.

Le mouvement exceptionnel qui se déroule dans les universités et la Recherche intervient dans un contexte où la science est devenue centrale. De nos jours, toutes les sciences sont mobilisées pour répondre aux problèmes de notre temps, et les chercheurs sont sollicités pour proposer leurs analyses. Mais je ne veux pas m’arrêter à cet aspect, aussi essentiel soit-il. Votre rôle est en effet avant tout de produire et de transmettre des connaissances, souvent sans aucune autre finalité que celle de repousser les limites du savoir. La « magie » de la Science, si vous me permettez d’utiliser ce terme un peu décalé dans un tel contexte, est une démarche gratuite d’où naissent des avancées aux retombées aussi inattendues que spectaculaires.

Depuis maintenant plusieurs semaines, les universités sont entrées dans un mouvement dont la nature et l’ampleur sont exceptionnelles. Celui-ci fait suite aux protestations quasi-ininterrompues depuis cinq ans, période durant laquelle la droite n’a eu de cesse de négliger vos institutions, tout en maquillant les données budgétaires, pour faire croire à de prétendues augmentations là où, au mieux, vous avez constaté la stagnation. Les chiffres sont éloquents : la France est désormais à la 14e place mondiale pour son effort de Recherche et guère mieux placée pour les dépenses par étudiant. Pourtant la recherche française est reconnue internationalement pour sa qualité dans de nombreux domaines, et les universités ont réussi à accompagner le grand mouvement d’augmentation du nombre d’étudiants.

Face aux projets destructeurs du gouvernement, vous êtes fortement mobilisés. Pour autant, vous soulignez en permanence votre volonté de réforme ; vous avez prouvé votre capacité de propositions lors des Etats Généraux de la Recherche en 2004, dont le gouvernement aurait été bien inspiré de reprendre les conclusions, car contrairement à ce qu’il prétend, il ne fait que travestir ces dernières et en réalité impulse le contraire de ce qui a été préconisé.

Dès le début du mouvement, le Parti socialiste vous a exprimé son soutien, et formule des propositions pour sortir de la crise, qui concerne aussi bien le statut des enseignants-chercheurs et des doctorants, la formation et le recrutement des enseignants, le rôle des organismes de recherche, l’emploi scientifique. Nous sommes ensuite passés à une remise en question complète de la politique du gouvernement en matière d’enseignement supérieur et de recherche. Car nous vivons un de ces moments particuliers où un corps social se retrouve autour d’une réflexion sur sa place dans la société, son rapport aux citoyens et sur les conditions de son existence. Un moment où une communauté se lève pour arrêter l’offensive idéologique du pouvoir, qui veut instaurer la concurrence entre les personnels, entre les étudiants, entre les établissements. Le combat actuel est politique au sens le plus noble du terme, parce qu’il oppose deux visions du rôle de la science dans la société. Celle de la droite réduit le savoir à sa dimension immédiatement utile ; elle sacrifie l’investissement à long terme, et la pluridisciplinarité de la recherche. Pour la gauche, le savoir est au fondement de l’émancipation des individus. Il occupe donc une place centrale dans notre société. Celle-ci est en demande très forte de recherche, et ces demandes sont multiples.

Les chercheurs, et les enseignants-chercheurs, ont donc un rôle particulier. Ils doivent à la fois interagir fortement avec la société, et rester indépendants. Interagir car les connaissances qu’ils développent peuvent apporter des réponses aux problèmes auxquels nous sommes confrontés. Mais trop de grands choix scientifiques sont faits sans débat impliquant les citoyens, ni même les parlementaires. Etre indépendants aussi, car c’est la condition de leur crédibilité, parce que la découverte ne se programme pas et que la société est parcourue d’intérêts souvent contradictoires. Dans un discours délivré le 9 mars, contrastant terriblement avec celui de notre président de la République qui a attaqué les chercheurs de manière outrancière et injuste, Barack Obama a bien formulé ce point : « promouvoir la science ce n’est pas seulement fournir des ressources, c’est également protéger une recherche libre et ouverte. C’est laisser les scientifiques (…) faire leur travail, libres de toute manipulation ou contrainte, et écouter ce qu’ils nous disent, même quand c’est gênant – surtout quand c’est gênant. »

La fonction publique offre le cadre indispensable à la liberté d’initiative des scientifiques, les universités et organismes de recherche doivent être organisés à cette fin. La précarité qui s’est développée ces dernières années du fait de l’absence de création d’emplois statutaires, puis de suppressions d’emplois, doit être résorbée. Elle est doublement préjudiciable : d’une part, elle ne permet pas à ceux qui en sont victimes de s’investir dans des projets ambitieux, d’autre part elle détourne de nombreux étudiants des métiers de la recherche. Un plan pluriannuel de création d’emplois scientifiques est indispensable, conjointement à une revalorisation des carrières dans tous les corps de métiers. On ne peut pas prétendre mettre la Recherche et l’enseignement supérieur au premier rang des priorités de l’Etat, et ne pas fournir les moyens humains nécessaires à leur développement. Pour attirer les doctorants, il faut leur offrir un vrai contrat de travail, développer les financements de thèse, valoriser la qualité de leur formation, en particulier dans les conventions collectives. Enfin, les enseignants-chercheurs doivent pouvoir s’investir au mieux dans leurs différentes missions. Chez nos voisins, leur service d’enseignement est moins lourd, et plus de personnel technique et administratif fait fonctionner les services. Une réduction du service d’enseignement doit permettre que, périodiquement, les universitaires puissent se consacrer pleinement à la Recherche. En tout état de cause, toutes les missions doivent être prises en compte dans les carrières, sur la base d’une évaluation impartiale.

Les chercheurs que je côtoie me racontent tous, le temps considérable qu’ils passent à chercher de l’argent pour pouvoir travailler, à répondre à des demandes souvent éloignées de leurs projets scientifiques réels, à gérer une lourdeur administrative croissante. Il est urgent de redonner aux laboratoires les moyens leur permettant de lancer des projets par l’augmentation de leurs crédits de base. Ceux-ci doivent reposer sur un dispositif d’évaluation qu’il faudra reconstruire pour lui donner une pleine légitimité. Enfin, le rôle des organismes publics de Recherche doit être réaffirmé, au moment où ils sont indignement attaqués par le gouvernement, tout en impulsant leur coopération entre eux et avec les universités. L’attachement très profond à la dualité de tutelles pour les laboratoires doit être respecté, car c’est une richesse de notre système.

Enfin, la Recherche privée doit être redynamisée. La politique consistant à tout miser sur le Crédit d’Impôt Recherche (CIR) est un échec : la part dans le PIB de l’investissement privé dans la Recherche baisse régulièrement. Nous devons mettre en place une politique de soutien à la Recherche privée plus efficace qui favorise l’emploi des docteurs et le développement des PME innovantes, par la réorientation du Crédit d’Impôt Recherche. C’est une politique ciblée qui est nécessaire, alors qu’aujourd’hui ce sont les grands groupes qui récupèrent la majorité du CIR.

En ce qui concerne l’enseignement supérieur, les besoins de réformes sont profonds. La loi Libertés et Responsabilités des Universités, que l’UMP a fait voter en catimini ne répond pas aux problèmes des universités, et en crée de nouveaux, comme le montre notamment la protestation des IUT. Elle met en place une fausse autonomie, car les universités n’ont pas les moyens nécessaires, et la concentration des pouvoirs est inefficace. Elle doit être remplacée par une nouvelle loi, qui replace la collégialité au coeur du fonctionnement universitaire, et respecte l’indépendance des enseignants-chercheurs. Mais cette nouvelle loi ne peut se limiter à la gouvernance.

En premier lieu, nous voulons augmenter le niveau de formation et de qualification dans notre pays : c’est une nécessité pour notre développement et un impératif pour promouvoir l’émancipation. Notre objectif est de former la moitié d’une classe d’âge au niveau de la Licence. Or les tendances actuelles sont inquiétantes : depuis quelques années, le taux de poursuite d’études des bacheliers est en baisse. Nous devons tout faire pour permettre la démocratisation des études supérieures. Celle-ci ne peut passer par des emprunts étudiants, qui forgeraient de nouvelles inégalités. L’allocation d’autonomie est une nécessité, et peut être financée réformant les différentes aides, notamment fiscales, liées à la politique familiale. Remettre en marche un ascenseur social est une priorité. La réforme de la formation des enseignants dite de « mastérisation », que veulent imposer Xavier DARCOS et Valérie PECRESSE, est grave sous de nombreux aspects, en particulier par la suppression de l’année de stage consécutive à la réussite au concours, et de son financement. Les propositions récentes sont très insuffisantes et nous devons au contraire explorer les pistes, proposées par plusieurs associations, visant à encourager les étudiants qui se destinent aux métiers exigeants de l’enseignement en leur offrant des financements spécifiques pendant leurs études, et en préservant le statut de fonctionnaire pendant le stage. Nous refusons la perspective d’une transformation des postes de fonctionnaires en postes de contractuels. Les études doivent concilier une formation disciplinaire associant des enseignants capables de suivre l’évolution de leur domaine, et des stages leur donnant accès à leur premier poste avec une réelle expérience de terrain.

Il s’agit ensuite de bâtir des processus de coopération entre les différents établissements d’enseignement supérieur : universités, écoles, classes préparatoires, BTS, etc. Les Pôles de Recherche et d’Enseignement Supérieur (PRES), tels qu’ils avaient été conçus dans le rapport des Etats Généraux de la Recherche (et pas tels qu’ils ont été mis en place), sont le lieu naturel de cette coopération. On ne peut en rester à une balkanisation des filières d’enseignement.

Mais pour pouvoir coopérer, il faut qu’il y ait plus d’égalité. Or les différences de financement par étudiant sont aujourd’hui considérables. Il est urgent d’augmenter les moyens des universités, afin qu’elles offrent un cadre de travail décent aux étudiants, l’encadrement pédagogique dont ceux-ci ont besoin et un suivi individualisé.

Nous devons également penser la carte nationale des formations supérieures. De nombreux établissements se trouvent dans des villes moyennes, et sont très inquiets pour leur avenir en raison du Plan-Campus qui concerne une dizaine de sites et délaisse la plupart des universités ; alors même que celles-ci jouent un rôle central pour l’accès à l’enseignement supérieur des étudiants défavorisés. Elles doivent occuper une place importante dans les PRES, favoriser ainsi la mobilité de leurs étudiants entre les différents établissements composant le PRES, et permettre à leur enseignants-chercheurs de conduire leur activité de recherche dans un laboratoire du PRES.

Enfin, nous devons agir au niveau européen. Les prochaines élections sont l’occasion d’impulser enfin des débats au Parlement Européen sur l’enseignement supérieur et la Recherche. Le processus de Lisbonne est de manière évidente en forte difficulté. L’objectif d’atteindre, en 2010, 3% du PIB pour les dépenses de Recherche est hors de portée. De plus, le soutien financier européen, dont les procédures de gestion sont trop lourdes, s’adresse essentiellement à la Recherche finalisée au détriment de la Recherche fondamentale. Une réorientation de la politique européenne de Recherche est nécessaire afin de favoriser des coopérations solides et durables, au lieu d’organiser la concurrence et offrir des financements de court terme.

A ce stade, il faut parler des aspects budgétaires. Certes, la France vit une situation économique et sociale catastrophique. C’est pourquoi les socialistes ont proposé un vrai plan de relance, fondé sur le soutien aux ménages et à l’investissement. Nous devons poursuivre nos investissements d’avenir. Depuis 2007, le gouvernement proclame qu’il augmente chaque année le budget de l’enseignement supérieur et de la Recherche de 1,8 milliard d’euros. Malheureusement, ce chiffre est mensonger : la croissance globale réelle est faible voire nulle. Par ailleurs, les choix de répartition des moyens sont mauvais : les crédits de base des laboratoires sont au mieux en stagnation, un millier d’emplois scientifiques sont supprimés, pendant que le Crédit d’Impôt Recherche augmente de 600 millions. Une réorientation de ce budget est donc nécessaire et possible.

Ces grandes lignes doivent maintenant être déclinées plus précisément car la valeur d’une réforme tient aussi à son adéquation aux situations de terrain. C’est pour cela qu’avec nos partenaires communistes et écologistes, nous avons lancé un processus de consultation des organisations de votre secteur. Ces auditions, qui sont rendues publiques par leur diffusion sur Internet, serviront de base à un débat auquel je vous invite à prendre part. Les propositions socialistes pour l’enseignement supérieur et la Recherche s’appuieront sur ce travail collectif lancé aujourd’hui.

Pour les socialistes, la connaissance est un élément central de leur projet politique. L’éducation, de la maternelle à l’université, la Recherche, et plus généralement les services publics, exige une renaissance, pour le bénéfice de tous nos concitoyens. Nous avons besoin d’un travail collectif pour définir la politique de demain : nous comptons sur vous, pour y apporter votre contribution.

Martine AUBRY
Première secrétaire du Parti socialiste

Pour défendre l’Enseignement supérieur et la Recherche, le Parti socialiste crée le Groupement Socialiste Universitaire à Rouen

Pour défendre l’Enseignement supérieur et la Recherche, le Parti socialiste crée son antenne politique au sein même des Universités :
le Groupement Socialiste Universitaire

 

Conférence de presse de lancement

Jeudi 19 février 2009 à 11h

Fédération du Parti Socialiste de Seine-Maritime

32 rue d’Elbeuf, Rouen.

 

A peine deux ans après son élection, la droite a profondément fragilisé la communauté universitaire et étudiante de notre pays. Des centaines d’emploi sont supprimés alors même que le candidat Sarkozy déclarait faire de la Recherche une « Priorité Nationale ».

 

Les réformes se font sans concertation avec les enseignants, les chercheurs, les étudiants, victimes d’une réelle ‘guerre idéologique’ contre le Service Public. La mobilisation de la journée nationale de jeudi 19 février pour la défense de l’Université promet d’être importante.

 

Dans ce contexte préoccupant, le Parti socialiste est déterminé à agir.

 

Concrètement, la Fédération du Parti socialiste de Seine-Maritime lance le Groupement Socialiste Universitaire. Antenne politique de la Fédération au sein même des Universités, ce Groupement est constitué de femmes et d’hommes issus de l’ensemble de la communauté universitaire -étudiants, personnels administratifs et techniques, enseignants, chercheurs- qui ont en commun le souhait de travailler à la défense et à la reconstruction d’un service public de l’enseignement supérieur et de la recherche à la hauteur de ses missions.

 

Il est avant tout un groupe de travail exigeant et critique, pour s’opposer avec fermeté aux attaques du gouvernement mais aussi construire des contre-propositions de gauche, précises et concrètes.

 

La conférence de presse sera l’occasion de présenter le Groupement socialiste Universitaire, ses objectifs, son calendrier de travail, ses propositions.

Les premiers membres du Groupement Socialiste Universitaire :

 

                 Christophe BOUILLON (1er Fédéral PS 76)

                 Nicolas MAYER-ROSSIGNOL (Ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure, Agrégé de Sciences de la Vie et de la Terre)

                 Jean MAURICE (Professeur de Littérature médiévale, Directeur du CEREdI (Centre d’Etude et de Recherche Editer Interpréter))

                 Claire TOURNYCHOLLET (Professeur des Universités, Sciences et techniques des activités physiques et sportives)

                 Jacques TEILLET (Professeur de sciences physiques, ancien Président de section du Conseil National des Universités)

                 Michèle MANDEVILLE (Secrétaire administratif (sasu))

                 Myriam CHARBIT (Professeur Associé, Faculté de droit)

                 Laure DUFAY (Chargée de TD, Faculté de droit)

                 Loïc LUCAS (Vice-président étudiant de l’Université de Rouen)

                 Aurélien BATEUX (Etudiant, Animateur départemental des MJS)

                 Matthieu MONNIER (Etudiant en Médecine)